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CHÂTEAUBRIANT, MÉMOIRE D’AVENIR… POUR DES JOURS HEUREUX.

Le 20 octobre 1941, un officier allemand est abattu à Nantes. En représailles, le 22 octobre 1941, dans la clairière de Châteaubriant (Loire inférieure devenue Loire Atlantique) furent fusillés par les nazis 27 résistants internés au camp de Choisiel, proche de la carrière. Le même jour, 21 autres otages sont fusillés à Nantes et au Mont Valérien. Deux jours plus tard, 50 otages sont fusillés à Souges (Gironde) pour une raison identique.

Le 20 octobre 2018, en se rendant dans la clairière de Châteaubriant au nom de notre syndicat Info’Com CGT, nous espérons vivement ne pas commémorer… l’avenir. L’histoire ne se répète pas, l’extrême droite, si. Sa victoire, en 2018, est idéologique. Ce qui a conduit à la domination nazie en France et en Europe, c’est la même haine de l’étranger, qui sert comme aujourd’hui d’exutoire au déclassement social.

Le 20 octobre aujourd’hui illustre la montée de l’extrême droite, dopée par le succès de Trump aux USA. Comme si le milliardaire raciste donnait le signal de forces obscures dormantes. Brésil Autriche, Hongrie, Italie… Un vrai effet dominos, auquel le libéralisme est le dernier à pouvoir résister. Car nos dictateurs sont racistes, violents et… libéraux !

Ce 20 octobre, ici, à Châteaubriant, nous pensons, nous rêvons à un pacte avec l’avenir, celui que les manifestants de la CGT et du mouvement ouvrier avaient passé en manifestant dès le lendemain du 6 février 1934 : « unissons-nous contre la bête fasciste et le capitalisme qui la nourrit. » Parce qu’en France nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau Pétain, d’un Orban national…

Voilà ce qu’Info’Com CGT est venu célébrer ici : son engagement pour des Jours Heureux.


REPORTAGE PHOTO

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COMPTE-RENDU DE LA DÉLÉGATION

Pour le 77e anniversaire de nos 27 camarades fusillés à Châteaubriant – les samedi 20 et dimanche 21 octobre 2018 –, notre syndicat a composé, comme depuis trois ans, une délégation cette année de douze camarades.

Cette cérémonie, ancrée dans un devoir de mémoire essentiel, est chaque année remise au goût du jour. L’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt s’attache systématiquement à recontextualiser les valeurs que portaient les fusillés dans le débat politique actuel.

C’est ainsi que Carine Picard Nilès, secrétaire générale de l’Amicale, rappelait l’importance de leur combat pour la liberté et le progrès social. Cette lutte a permis d’obtenir tous les principaux acquis du XXe siècle, inscrits dans le programme du Conseil national de la Résistance, intitulé « Les Jours Heureux ».

Démocratie, suffrage universel, Sécurité sociale, nationalisation des grands moyens de production, retraites généralisées, contrôle des féodalités économiques, droit à la culture pour tous, libération de la presse écrite de l’argent et de la corruption, lois sociales agricoles… toutes ces mesures ont été mises en place dans une France économiquement et structurellement en ruines. Cela fait écho au discours culpabilisant des capitalistes et du gouvernement actuel sur la soit-disante impossibilité économique de porter des mesures de progrès social.

Un anniversaire spécial

Ce 77e anniversaire a été l’occasion d’inaugurer, le samedi après-midi, le réaménagement de la carrière des Fusillés de Châteaubriant – appelée « La Sablière » – en présence de Christian Retailleau (président du Comité du Souvenir 44), de Serge Adry (président du Comité local de Châteaubriant), de Gilles Bontemps (président de l’Association des Amis du Musée de la Résistance de Châteaubriant), de Lucienne Nayet (présidente du Musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne) et de quelques officiels porteurs du projet.

Dans la foulée, au musée de la carrière, a été inaugurée la nouvelle exposition temporaire des Amis du Musée de la Résistance « Répressions et déportations en France et en Europe – 1939-1945 ».

Un dimanche ensoleillé

Dès le dimanche matin, notre délégation s’est rendue à l’hommage aux 9 fusillés du 15 décembre 1941 devant la Stèle à la Blisière. 

A la suite de cette cérémonie, l’Amicale nous a chargé de déposer une gerbe sur le véritable lieu de l’exécution, au milieu de la forêt de la Blisière où une stèle a été déposée sans le consentement du propriétaire le 17 juin 1969.

Dans l’après-midi, le gratin institutionnel et des corps armés – dont certains combattent ce à quoi nos 27 camarades aspiraient – était de sortie pour la cérémonie officielle d’hommage à la Sablière. Cela s’est ressenti puisque quelques gendarmes obtus ont bousculé notre délégation à l’entrée du site du fait que nos drapeaux n’étaient pas autorisés pendant le protocole. L’indécence ne connaît pas de limite ! Heureusement, la cérémonie s’est poursuivie de manière émouvante, après les discours de Carine Picard Nilès, secrétaire générale de l’Amicale, et d’Isabelle De Almeida, présidente du conseil national du PCF. La compagnie Les Tréteaux de France a organisé avec les élèves de CM1 et CM2 de l’école des Terrasses de Châteaubriant une évocation théâtrale poignante retraçant les heures précédant et suivant l’exécution des 27.

En route vers le 78e anniversaire… et en attendant, soyons dignes d’eux ! Continuons le combat !

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