Des discussions prolongées dans une attente angoissante

Depuis la réunion du 7 juillet, aucune information n’a été communiquée aux salarié·es, alors que les discussions se sont poursuivies au-delà de la date prévue.
Le 10 juillet, Info’Com-CGT a adressé aux élu·es du CSE des questions précises sur les échanges avec la direction, restées sans réponse. Dans un processus aussi important qu’un PSE, il était crucial de partager au minimum les grandes orientations, les revendications de la CFDT et les évolutions possibles, même sous réserve de confidentialité.

Un accord final confidentiel ?

Le 29 juillet, la direction a annoncé la signature d’un accord collectif avec la CFDT, après plusieurs semaines de négociations supplémentaires. Depuis le lancement du PSE en mai, seules deux réunions d’information ont eu lieu, et rien n’a été communiqué entre le 7 juillet et la signature. Les salarié·es découvrent un accord final sans connaître les points discutés ni les avancées obtenues. La transparence envers les salarié·es n’était-elle pas une priorité ?

« Le dialogue social constructif » ? Les salarié·es en jugeront 

La direction parle de dialogue social constructif, pourtant les salarié·es n’ont eu aucun échange direct ni information régulière.Ce n’est qu’après la validation et la publication de l’accord que les salarié·es pourront juger de la qualité des négociations. Il sera alors un peu tard pour entendre ce qu’ils ont à dire.

Les attentes des salarié·es lors de la réunion du 7 juillet 

Le 7 juillet, la CFDT signalait que la direction refusait toute indemnité supralégale. Qu’en est-il après trois semaines supplémentaires de négociations ? Les salarié·es qui étaient présents à la réunion du CSE avaient exprimé leur volonté d’être traité·es avec respect, en refusant que leur parcours professionnel soit réduit à un simple dossier administratif, peut-on réellement dire qu’ils et elles ont été entendu·es depuis ?

L’expérience le montre la mobilisation change tout

Un plan social peut être amélioré lorsque les salarié·es s’organisent et se mobilisent collectivement.

En 2022 chez Médiagares une mobilisation de deux jours a permis d’arracher des mesures fortes et ciblées et d’améliorer nettement la première version d’un PSE minimaliste.

En 2025 chez Epsilon l’absence de réaction a conduit à un plan sans ambition négocié à la baisse

Le tableau comparatif ci-dessous met en lumière, point par point, les différences entre ces deux situations :
ThèmeMédiagare (2022)
Accord amélioré par la grève
Epsilon (2025)
Document unilatéral sans mobilisation
Mobilisation2 jours de grève, 40 salarié·es mobilisé·esAucune mobilisation
Indemnité complémentaire de départJusqu’à 30 mois de salaireAucune prévue
Indemnité préjudicielle500 € (2022), puis 800 €/anNon prévue
Prime d’effortJusqu’à 160 €/mois selon les annéesNon prévue
Salarié·es initialement exclu·esIntégré·es grâce à la mobilisationNon mentionné·es
Accompagnement des seniorsMesures spécifiques prévuesNon détaillé
Mesures pour salarié·es en difficultéPrises en compte explicitementPeu détaillées
Reclassement interne avec revalorisationJusqu’à +10 000 € brut/anNon mentionné
Prime de reclassement interne4 mois de salaire brut6 000 € forfaitaires
Aide à l’emploi du conjointJusqu’à 3 000 €Jusqu’à 3 000 €
Frais de déplacement (recherche logement)RemboursésJusqu’à 3 000 €
Indemnité de réinstallation1 500 € TTC1 500 €
Aide au déménagementJusqu’à 4 000 €, sur justificatifs2 500 à 4 000 € selon la situation
Aide à la création, reconversion, formationJusqu’à 15 000 € (incluant formation longue)Jusqu’à 12 000 €
Aide à la formation seuleIncluse dans l’enveloppe globaleDe 4 000 à 6 000 €, jusqu’à 12 000 € si reconversion diplômante

Conclusion de ces accords :

Avec la mobilisation, un plan renforcé : indemnités élevées, accompagnement humain, mesures spécifiques pour les seniors et les plus vulnérables, reclassement interne valorisé avec primes et hausses salariales.

Sans mobilisation, un plan imposé : peu lisible, sans indemnités complémentaires, avec des mesures minimales, standardisées et sans véritable concertation avec les salarié·es.

Aucun doute : l’implication et la mobilisation des salarié·es permet d’obtenir mieux sur la majorité des critères.