Entre déni de réalité et mensonges éhontés, le dialogue social à Publihebdos se dégrade

Les élus Info’Com CGT se désolent de constater que la direction ne donne pas les bonnes informations aux élus CSE. A notre question sur le lancement d’une verticale à Actu Perpignan au dernier CSE du 23 juin 2021, le directeur délégué Philippe Ducept, a répondu : « pour le moment, on n’en est pas là. On regarde ce que font les autres médias sur la ville ». Pourtant, notre question n’était pas anodine : nous savons qu’un recrutement est en cours pour la verticale d’Actu Perpignan, que les éditeurs en ont été informés, etc. Le mensonge frontal à des élus du personnel n’a pas l’air de poser de problème à nos dirigeants. Cela porte un nom précis : l’entrave syndicale.

Qu’à cela ne tienne, nous avons profité de cette question inscrite à l’ordre du jour pour interpeller par ailleurs la direction sur des cas de souffrance au travail de journalistes embauchés récemment dans les verticales Actu (ces rédactions isolées d’Actu appelées « marques » qui fleurissent dans les grandes villes en France). Nous avons eu connaissance en effet d’une dizaines de jeunes journalistes d’Actu au bord du burn-out, subissant des objectifs journaliers inatteignables, des journées à rallonge, et un isolement certain. La direction croit bon de mettre la poussière sous le tapis en minimisant les problèmes. Francis Gaunand répond simplement : « bien sûr qu’il y a une organisation meilleure à trouver, incontestablement. Mais ces journalistes ne sont pas complètement seuls : ils sont reliés au Desk… Il faut dire aussi que la période récente de confinement n’a pas été facile ». Encore une fois, le Covid a bon dos pour justifier des carences de management. Le PDG ajoute : « Ce n’est pas un problème de pression ou de management, sinon ce serait simple à résoudre (…). Il ne faut pas généraliser, il y a des situations plus positives que d’autres. C’est un sujet sur lequel nous travaillons ».

Il serait temps ! Car au lancement de ces nouvelles « marques », il a été demandé aux « verticaliers » de publier 17 articles par jour par verticale… Un état de fait que la direction rejette pourtant en bloc : « A ma connaissance, il n’y a pas d’exigences quantitatives ». Les verticaliers auraient ils tous eu des hallucinations à ce sujet, sans doute liés au Covid qui donne de la fièvre ?…

Une nouvelle organisation ?

Philippe Rifflet, directeur délégué de Publihebdos, assure qu’il a rencontré les journalistes concernés à Lyon la veille, et qu’une nouvelle organisation est mise en place pour les quatre prochains mois, avec notamment un système de roulement horaires pour des journées moins denses, permettant soi-disant de soulager le rythme de travail. Nous nous en sommes étonnés : les journalistes en forfait jour ne sont-ils pas sensés ne pas avoir d’horaires fixes ? Quelle nouvelle organisation a donc été trouvée pour les aider ? Nos questions sont restées sans réponse à ce jour. Francis Gaunand ayant coupé court au débat en CSE : « Bon il faut qu’on avance l’ordre du jour… Point suivant s’il vous plait ? » Pour parler de santé au travail, et de la responsabilité de l’entreprise en matière de risques psychosociaux, donc on repassera *…

Vos élus Info’Com-CGT

* En effet, nous repasserons car nous avons soulevé un véritable problème de santé au travail. Nous travaillons sur cette question, espérons-le, plus efficacement que la direction semble vouloir s’emparer du dossier.