Compte-rendu du CSE de Publihebdos du 23 février 2023

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Les élus du CSE de Publihebdos étaient réunis à Rennes jeudi 23 février, pour débattre de différents sujets. Le syndicat Info’Com-CGT vous en livre un petit compte-rendu syndical.

1) InfoLocale

Nous avons été interpellés par la possibilité donnée  aux associations de rédiger leurs propres annonces et compte-rendu d’événements sur Infolocale, en y voyant là une forme de concurrence douteuse au travail des journalistes locaux et à celui des correspondants locaux de presse, dont c’est le gagne-pain principal. Nous savons que côté Ouest-France, cette possibilité sème le doute auprès des correspondants mais aussi des interlocuteurs sur le terrain qui ne savent plus à quel saint se vouer.

La direction a rappelé par ailleurs que c’est un outil développé par le groupe Sipa-Ouest-France, et présenté comme « une solution » proposée aux associations.

La direction de Publihebdos assure que ces contenus sont relus et modérés par l’équipe du groupe Sipa. Peut-être des hôtesses d’accueil de Ouest France ? La direction ne semble pas avoir la réponse.

Sur la question des brèves InfoLocale qui parviennent directement dans le système éditorial, nous avons rappelé que sur certaines zones, les rédactions n’ont pas l’impression que les informations soient relues : fautes, redites, formulations lourdes, etc. La direction propose qu’on leur envoie des exemples concrets pour faire remonter le problème au niveau du groupe.

 

2 ) Déduction forfaitaire spécifique des journalistes

Nous avons questionné la direction pour savoir combien de salariés l’avaient refusé cette année, et ont donc accepté de perdre un peu de leur salaire net pour s’assurer une meilleure protection sociale. En 2023, 42% des journalistes l’ont refusé, c’est-à-dire 165. En 2022, 147 journalistes avaient fait ce choix (39%). La direction est d’accord pour que l’interrogation annuelle perdure en adaptant le courrier puisqu’il y a une dégressivité.

 

3) Enquête d’Arrêt sur images

Après la parution en janvier dernier d’une enquête d’Arrêt sur Images sur les conditions de travail des journalistes d’Actu, le PDG Francis Gaunand a d’abord rappelé qu’en réponse aux principaux problèmes dans les verticales Actu, l’entreprise avait accepté la création d’un poste de préventeur, à l’issue de l’expertise pour risques graves commandée par le CSE en mai 2022. Le poste va devenir effectif au 1er mars prochain.

Francis Gaunand s’est dit ensuite « triste » à la lecture de cet article. « On est vraiment sur le pire du journalisme qui puisse exister. On jette en pâture des collaborateurs (…). Cela fait un amalgame avec Actu. »
L’origine de cette enquête, selon Francis Gaunand, c’est le rapport de l’expertise pour risque grave, qui a été transmis à Mediapart juste après la présentation en CSE du rapport, reprochant, sans le dire vraiment, aux élus d’être à l’origine de cette fuite, et d’accuser les syndicats de mettre en péril la fragilité de la stratégie d’entreprise. Une accusation grave pour laquelle nous nous sommes de nouveau inscrits en faux. Le rapport qui a fuité n’était même pas le rapport définitif, et s’il n’est pas confidentiel mais bien propriété du CSE, nous n’avions pas encore eu le temps de discuter entre élus, de sa diffusion ou non, en interne et ou en externe. Idem pour l’article d’Arrêt sur Images. Nous ne sommes pas à l’origine de cet article qui semble courroucer la direction.
« Nous avons une chance extraordinaire d’avoir ce projet-là » indique Francis Gaunand au sujet d’Actu. Nous rappelons à la direction que nous ne nous opposons pas à Actu, et encore moins à son développement, mais bien aux conditions de traitement des salariés dans les verticales. Si l’affichage médiatique de l’envers du décor le rend triste, nous aurions préféré qu’il soit davantage touché par la situation des salariés en souffrance que nous dénonçons régulièrement depuis juin 2021. Cela nous aurais éviter de devoir en arriver au déclenchement d’un droit d’alerte et d’une expertise pour risque grave afin que la direction réagisse vraiment.

 

4) Nouveaux horaires au Desk

Après nos demandes répétées en CSE depuis deux mois, la direction a présenté le projet de réorganisation des journalistes du desk (Actu) qu’elle entend mettre en place avec trois pôles (dispatching, production, édition) et un système de roulement de travail pour des horaires de prise et fin de service amplifiés et le travail le week-end. La direction de Publihebdos a formulé une proposition d’ « horaires  indicatifs » (ce qui semble un oxymore) pour le Desk de Rennes avec mise en place au 1er mars 2023. Publihebdos veut croire que des horaires même indicatifs (sic) sont compatibles avec un système de forfait jour, malgré les objections répétées de l’inspectrice du travail.  Quoi qu’il en soit, ce nouveau système permet une rotation des équipes le matin très tôt (6h) ou le soir jusqu’à 23 h. Sans compensation, ce que nous avons vivement critiqué. Nous nous sommes abstenus de voter ce projet, car le cadre légal n’est pas respecté. A noter que direction a répété que l’équipe du Desk était favorable à ce projet de réorganisation. Dont acte.

Nous regrettons toutefois une info-consultation pour laquelle il manquait l’essentiel des données à savoir un véritable état des lieux qui aurait pu permettre d’évaluer l’impact de cette nouvelle organisation sur les conditions de travail, la charge de travail et sur la santé au travail qui sont pourtant des prérequis de l’employeur pour tout projet important.


5) Pôle pub-web

Quel est le fonctionnement ce service au sein de Publihebdos ? On est sur un pôle avec un responsable de service à Clisson et cinq personnes sur différents sites dont Bernay, Locminé, Sablé, Mantes et Les Andelys. Ce pôle est chargé de la création de la publicité digitale, sous la responsabilité de Samuel Hellio (depuis le 1er janvier 2023). 4100 publicités ont été créées en 2022. Il n’y a pas de départ en retraite officiel annoncé même s’« il y a une réalité à prendre en compte par rapport à l’âge ». L’objectif à moyen terme est de former à la polyvalence d’autres opérateurs PAO pour maintenir une organisation fonctionnelle. « C’est un pôle sur lequel il y a des besoins » confirme la direction.

 

6) Correspondants locaux de presse (CLP) et Mélody

Sur l’outil Melody, les CLP n’ont plus la visibilité du chemin de fer pour les bouclages. Une solution technique a été trouvée pour cela, mais de fait, ils n’ont plus accès non plus à leurs papiers une fois envoyés. « On est en train de regarder avec ‘Demain un autre jour (le développeur de Melody NDLR), pour qu’il y ait une trace de leurs archives sous forme de PDF », indique Laurent Gouhier. « On pense que ce sera disponible le 2 mars prochain. » Nous avons spécifié qu’il faudrait que le PDF ne soit pas en mode image, mais bien en mode texte pour que les CLP puissent sélectionner des parties de texte quand il est nécessaire de le faire pour le besoin de papiers suivants. La direction va se renseigner pour voir s’il est techniquement possible de le prévoir.

Il a été demandé par ailleurs que les CLP soient au courant en même temps que les journalistes quand une panne de Melody a lieu. « On est d’accord avec vous sur le principe » répond la direction qui promet de se renseigner.

 

7) Signature des papiers de CLP

Nous avons demandé quelle était la politique de l’entreprise en matière de signature des papiers des correspondants ? La direction répond qu’il s’agit de « pratiques différentes » selon les rédactions. « C’est souvent lié à l’historique » continue d’arguer Laurent Gouhier. « Le principe à privilégier est qu’ils ne signent pas leurs articles car cela enlève d’abord la responsabilité éditoriale du CLP ». Autre argument avancé : les papiers sont souvent corrigés et retravaillés par la rédaction. Nous avons rappelé que justement tous les papiers de correspondants sont relus par la rédaction, donc si quelque chose devait être par exemple diffamatoire, des corrections seraient apportées. Quand un papier est signé « de notre correspondant untel », cela suppose que le correspondant est d’accord et assume son article. D’autre part, cela permet de valoriser un peu leur travail, faute d’avoir une rémunération décente. Sans compter les disparités qui existent entre des titres voisins, qui ne sont pas sans créer des interrogations. Nous demandons une uniformisation des règles sur ce sujet à Publihebdos.

 

8) Les Infos dieppoises

Un poste de rédacteur en chef adjoint a été créé sans que la rédaction en ait été informée. Nous avons demandé des comptes à la direction. Philippe Rifflet (numéro 3 de la direction) s’étonne de cette question puisque la prise de poste date de septembre dernier et l’annonce de sa nomination du mois de mai : «  C’est un fonctionnement ordinaire. En premier lieu, il s’agissait d’un poste pour maîtriser le web, qui est un chantier majeur. En interne, nous avions une candidature mais qui n’avait pas la maîtrise du web. Et nous avions une candidature en externe d’une personne qui avait déclaré vouloir une évolution dans un périmètre proche. La rédactrice en chef a été complètement en phase avec cette décision ».

 

9) Habilitations AJL

Une question a été posée sur l’absence d’AJL (annonces judiciaires et légales) durant plusieurs semaines dans le Journal d’Elbeuf et le Bulletin de Darnétal), afin d’en connaître les raisons. « Jusqu’à présent nous avons bénéficié d’une tolérance des habilitations pour des arrondissements » explique la direction. « Il faut désormais une publication à l’échelle départementale. Conséquences, de nombreuses publications à cheval sur deux départements ne nous permettent plus d’enregistrer des AJL pour des départements voisins que nous ne couvrons plus ». Huit titres sont concernés pour 2023 : Le Journal d’Elbeuf, Le Bulletin de Darnétal ; La Gazette de la Manche ; L’éclaireur de Chateaubriant ; l’Echo de la Presqu’île ; l’Orne hebdo et Le Perche.
Elbeuf est habilité sur le web via actu. « Cela ne remet pas en cause la pérennité de ces titres même si ce n’est pas une bonne nouvelle », a assuré Philippe Rifflet.  Nous avons insisté auprès de la direction pour que les équipes soient désormais prévenues en amont, plutôt que le découvrir par Medialex.

 

10) Appel d’offres concernant la mutuelle

Nous avons interrogé la direction pour connaître le coût total de l’appel d’offres lancé pour la mutuelle. Le cabinet Colbert se rémunère à 3% de frais de dossier. Il se paie sur les 12 % déjà versés « Ce ne sont pas des frais en plus » assure la direction, précisant qu’elle ne connaît pas le montant total exact.

 

11) Déploiement de l’outil éditorial Melody

Publihebdos va réaliser une 3e modification du code du logiciel. L’idée étant que les temps d’attente soient réduits pour chaque action. La version 3 est en pré-production depuis mi-mars. « Nous nous donnons le temps de bien vérifier les choses », a assuré Laurent Gouhier. La reprise du déploiement devrait aura lieu la semaine du 13 ou du 20 mars prochain. Pour rappel, le déploiement s’était arrêté fin juin 2022.

 

12) Développement du portage des journaux

Au 1er janvier 2023, 32000 abonnés ont basculé de la Poste au portage, sur les zones communes à Ouest-France (Bretagne, Pays de La Loire et Basse-Normandie), soit 31 titres ; Du retard a été pris lié à des problèmes de recrutement des porteurs, « mais le niveau des porteurs tend à revenir à la normal » assure la direction. A noter que c’est le dépositaire qui recrute. « On privilégie le portage à chaque fois que c’est possible, c’est un meilleur service pour nos lecteurs ».

Le taux de réclamation s’améliore : « il était de 2,7 pour 1000 abonnés en décembre dernier alors qu’il oscillait autour des 4,7 pour 1000 entre mars et décembre Sachant que le chiffre reconnu dans la profession à 3 pour 1000 est jugé un niveau acceptable » affirme Laurent Gouhier, directeur adjoint de Publihebdos. Ce sont les hôtesses d’accueil et les équipes du service Développement à Rennes qui sont habilitées à recevoir les dites réclamations.

 

13) Service développement à Rennes

Le service est en cours de recrutement d’une personne. Depuis ce 27 février 2023, pendant la période de recrutement d’une personne, les appels entrants sont gérés de 9 h à 12 h par un prestataire extérieur. Il gère les questions de niveau 1 (problèmes de portage) et il bascule vers Rennes les questions liées à l’abonnement. Nous avons rappelé qu’il existait un fort turn-over dans ce service. « Une réunion de service a été organisée : il y a une difficulté à recruter et à fidéliser », reconnaît le DRH, David Deffains. « Nous allons repenser la phase d’intégration des futures recrues. »

 

Questions relatives à la santé et à la sécurité (traitées en commission SSCT le matin)

Harcèlement sexuels et agissements sexistes

La procédure de signalement et de traitement des faits de harcèlement sexuel et de violences sexistes et sexuelles au travail a été présentée en SSCT et sera mise à disposition de tous les salariés au printemps. Une affiche a été créée par les référentes harcèlement de Publihebdos. Elle sera aussi annexée aux nouveaux contrats de travail.

Pour un travail éditorial sur la place de la femme dans nos journaux, sujet subsidiaire, la direction indique qu’il n’y a de réflexion engagée à ce stade : « le meilleur lieu de débat pour ces sujets est la conférence de rédaction ! ». Encore une manière pour la direction de ne pas prendre trop d’engagement, contrairement à Ouest-France qui, ces dernières années, a institué des groupes de travail avec des salariés pour traiter de cette question éditoriale.

Inspection SSCT à la Renaissance du Bessin

Après notre visite à la rédaction de Bayeux (avec la CFDT), nous avons présenté un rapport à la direction. La rédaction est passée de 4 journalistes à 2 + un alternant, a perdu sa rédactrice en chef, et l’équilibre économique du journal est très fragile. Après la nomination au 1er janvier 2023 de l’éditrice comme rédactrice en chef nous nous sommes émus de cafouillages managériales auprès des équipes qui assurent des missions de rédacteur en chef sans en avoir ni le statut ni la prime de délégation : création du chemin de fer et placement des publicités. Une équipe déjà affaiblie par le turnover de CDD de remplacements en 2022, et à la situation économique du titre qui justifie ces conditions de travail limites. Nous avons également dénoncé un travail du week-end à tour de rôle avec les deux journalistes titulaires pour faire de la veille et copier-coller des liens d’articles sur les réseaux sociaux, qui donnaient droit à une récupération d’une demie journée seulement.

Nous avons préconisé la nomination d’un des journalistes a minima comme SGR (secrétaire générale de rédaction), le versement d’une prime de délégation et l’arrêt immédiat du travail gratuit le week-end.

La direction s’engage à trouver rapidement une alternative à cette situation problématique du week-end qu’elle reconnaît comme telle, et va mettre en place une prime de délégation partielle pour les journalistes, après discussion avec l’équipe et l’éditrice. « On est en mesure de trouver des solutions techniques qui permettent de faire de la programmation le week-end, car elle est de moins en moins pénalisée (NDLR par les algorithmes des Gafa » note Laurent Gouhier.

Situation des verticaliers Actu dans le Sud-Est

Sur le « pole Lyon », un dernier CDD est en cours de titularisation. A Nice, une journaliste CDD « sera vue prochainement pour sa titularisation »indique Philippe Rifflet. A Marseille, « l’intégration du RCA se poursuit, et on étude plusieurs candidatures pour le départ en rupture conventionnelle d’une journaliste ». La direction a assuré la pérennité de la verticale de Grenoble, avec ou sans habilitation AJL.

Déménagements de rédactions

La direction a listé tous les projets de déménagements à venir. Parmi eux, Alençon, Louviers/Le Neubourg, Actu Bordeaux.

Formation d’un travailleur porteur de handicap

Après une visite SSCT, nous avions relayé le souhait d’un salarié malentendant à l’atelier de Neufchâtel de pouvoir suivre des formations, alors qu’il n’en avait pas. Le service RH est en contact avec une association pour trouver des interprètes en langue des signes pour suivre une formation avec d’autres collègues ou une formation spécifique adaptée à son handicap. La médecin du travail du groupe Ouest-France, Dr Marette, présente à la réunion de commission, a indiqué que des solutions existaient avec du matériel spécifique.

Formation de secouristes au travail

Après un appel à candidatures lancé auprès des salariés il y a deux semaines pour suivre une formation de secouristes au travail, 92 personnes se sont déclarées intéressées. « On est en train d’instruire les demandes. On va commencer par les sites où il y a le plus d’effectifs et on verra au fur et à mesure » indique le DRH. La docteure Marette a rappelé qu’idéalement tous les salariés devraient être formés.