Par les élus Info’Com CGT de Publihebdos

Les élus représentants des filiales du groupe Ouest France étaient réunis mercredi 3 Février pour une réunion de comité de groupe. Deux représentants du personnel Info-Com CGT de Publihebdos siègent dans ce comité.  Voici quelques morceaux choisis qui peuvent intéresser les salariés de Publihebdos :    

Evolution des marques numériques du Groupe

Par le biais du cabinet d’expert mandaté par le comité de groupe, Secafi, les élus du comité de groupe ont demandé quelle était la position de la direction par rapport à la globalisation des effectifs, les trois marques numériques du groupe, OuestFrance.fr 20Minutes.fr et actu.fr pouvant présenter un risque de canalisation. Plusieurs questions en découlent : la sécurité et la conformité RGPD, l’évolution des outils, le contenu extérieur, et la banque de contenus. Les investissements en ce sens peuvent-ils être portés globalement pour les trois plateformes ? Pour Louis Echelard, président du Groupe Sipa Ouest France, « certains sujets peuvent être réfléchis en commun, d’autres, non, nécessitent du sur-mesure ». Si la mutualisation de contenu des plateformes peut être envisagée, la question de la protection des données personnelles est une solution commune mais déclinée toutefois de trois manières différentes. Pour la direction, « tous ceux qui veulent nous rejoindre sont les bienvenus, titres de PQN, télévision, etc. On essaye de fédérer l’information générale, audio et vidéo dans un outil piloté par des médias d’information, plutôt que d’être à la merci de Google ». Louis Echelard a rappelé : « Nous sommes ancrés dans l’information. C’est le coeur de l’activité du groupe ». D’après une étude commandée par la direction, une simulation des audiences réunies de Ouest-France, Actu et 20Minutes donne 31 millions de Français touchés. « C’est beaucoup, car Google c’est 53 millions, et ça nous placerait devant Le Monde, Le Point… On sent qu’on a déjà une puissance significative, surtout que, contrairement à ce qu’on pourrait croire avec une concentration dans l’Ouest, on est bien réparti sur l’ensemble de la France, avec un taux de pénétration moyen de 66%. Par exemple, le taux de pénétration en Franche-Comté est de 54%».  

20 Minutes en difficultés : vers une solution d’abonnement ?

Le gratuit 20 Minutes, dont le Groupe Sipa Ouest-France possède des parts avec le groupe Rossel, a connu une année 2020 difficile avec la crise sanitaire, sa seule source de revenus étant la publicité. Du fait du télétravail, de la baisse de mobilité des urbains actifs qui sont la coeur de cible, « 20Minutes est amené à revoir sa stratégie et s’adapter à un nouveau contexte » explique la direction de Sipa. « Il faut imaginer autre chose ». Plusieurs pistes sont à l’étude pour une « révolution économique ». La direction considère que « 20Minutes doit aller vers l’abonnement ».  Pour Sipa, l’analyse de l’année 2020 a révélé une stratégie prometteuse : « notre modèle économique repose sur les abonnés fidèles ». Si Ouest France et les journaux de la Loire ont beaucoup d’abonnés, « la situation de Publihebdos est intermédiaire en terme d’abonnés, et l’entreprise atteint ses objectifs et ses résultats sont tout à fait convenables ». CQFD. Mais quid des journaux gratuits de Publihebdos ? Pour Louis Echelard, « la situation des gratuits à Publihebdos est un peu différente car on n’est pas en région parisienne ». Pourtant, la direction conçoit que ce soit un lectorat aussi d’urbains et d’actifs : « c’est vrai qu’il y a une petite érosion probable sur les gratuits mais leur histoire continue de marcher dans la rue. L’impact de réduction de mobilité n’a rien à voir avec l’impact que connaît 20 Minutes ». Quant à la publicité qui a souffert aussi en 2020 dans le groupe, la direction de Sipa note que « la forte croissance de l’audience d’actu.fr limite la casse du chiffre pub ».  

Cyberattaque : quels impacts ?

La cyberattaques subie en décembre 2020 sur l’un des serveurs Ouest France a impacté économiquement le Groupe. Coût estimé : 900 000 euros. Mais l’assurance prend en charge 800 000 euros, dont 250 000 euros de coûts salariés. Seuls les 100 000 euros de primes de mobilisation, versés en plus aux salariés, pourraient ne pas être remboursés par les assurances. Ces primes ont été décidées par l’entreprise, sans garantie que l’assurance les prennent en charge. A noter en effet que 129 salariés Ouest France ont reçu une prime de 250 euros au moins. A Publihebdos, même s’« il y a eu très peu d’incidence sur l’impression des journaux », les élus Info’Com ont précisé que des primes ont été allouées à des chefs d’atelier, mais rien pour les équipes PAO et journalistes qui n’ont pas compté leurs heures non plus, ni le stress généré pour pouvoir justement faire paraître des journaux en temps et en heures.  Le Groupe réfléchit par ailleurs à un plan de sécurité pour les années à venir, afin de pouvoir s’adapter aux techniques de développement des hackers : « la cyberattaque est inhérente à l’activité de nos entreprises. Nous devons investir en permanence pour élever notre niveau de sécurité ». 45 000 euros sont déjà budgétés sur trois ans pour l’acquisition de l’outil Cortex qui protège tous les postes. Après la plainte du groupe, l’enquête est entre les mains de Police judiciaire de Nanterre spécialisée dans la cyber-sécurité.  

Déploiement d’un nouvel outil éditorial : Melody

Publihebdos a investi dans un nouvel outil éditorial, voué à remplacer V3, alors que Ouest France a fait le choix il y a quelques années de l’outil Eidos. Pourquoi ? La direction répond : « entre la fabrication d’un journal comme Ouest France qui a 40 éditions et la fabrication d’un hebdo avec une seule édition par titre, il y a tout un monde ! » répond simplement Louis Echelard. La direction évoque, au sujet d’Eidos, un « arsenal » « complexe » et « coûteux » non justifié pour Publihebdos. Or, « Melody est l’outil de la PHR. Ce n’est pas parce qu’il y doit y avoir une politique de cohérence dans le groupe qu’il faut s’aligner sur les mêmes décisions ». La direction affirme que le contenu de Melody ira « à côté » des contenus de Ouest France sur la plateforme de partage.Les élus Ouest-Media CGT ont fait remarquer « un flou » sur la politique éditoriale du groupe et sa politique d’investissement.   

Recrudescence de recours aux CDD

A Ouest France, les CDD sont de plus en plus nombreux, passant du nombre de 216 à 250 en cinq ans. Même chose à Publihebdos qui voit augmenter son nombre de CDD d’usage. Selon Louis Echelard, il s’agit surtout d’un recours à des contrats d’alternance comme préconisé par la loi. Les élus de Ouest-Media CGT ont fait remonter leurs inquiétudes : « Les alternants remplacent des CDD, or, ces salariés nécessitent un accompagnement car ils ne sont pas professionnels ». La direction justifie par « un manque de visibilité sur l’avenir. Nos activités ont été chahutées et le sont encore. Ceci étant, nous maintenons la capacité rédactionnelle. Il y a des éclaircies, des choses qui se construisent, le nombre d’abonnés progresse ». Louis Echelard a annoncé un programme de résorption des CDD chez Ouest France qui sera proposé à leur prochain CSE.  

Complémentaire santé et Prévoyance

Le groupe envisage un appel d’offres pour une complémentaire santé et une prévoyance qui seraient communes à tous les salariés du groupe, par le biais d’un courtier pour la préparation d’un cahier des charges à préparer lien avec tous les DRH. La direction assure que le projet sera « présenté devant les instances représentatives concernées quand il sera lancé ». La direction s’est voulu rassurante : « l’objectif est de maintenir les mêmes garanties et les mêmes coûts ».