La direction de Prodigious a présenté un projet de réorganisation d’envergure passant par un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Ce plan, présenté en Comité social et économique (CSE) d’avril et de mai 2025, prévoit la suppression de 40 postes répartis sur les sites de Paris, Bordeaux et Montpellier, avec des notifications de licenciement attendues dès l’automne. Justifications avancées : la rentabilité et le recentrage sur le « cœur de métier ».
Bien que maquillée en nécessité économique, cette stratégie repose en réalité sur des choix politiques assumés : réduire les coûts, externaliser des fonctions, accélérer la transformation sans concertation avec les salarié·es ou leurs représentant·es. La direction refuse d’explorer sérieusement d’autres pistes comme le volontariat, la mobilité interne ou encore la transformation progressive des métiers.
Le calendrier retenu, avec des notifications prévues en période estivale, limite la capacité d’alerte et de réaction. La logique du projet est claire : aller vite, réduire les marges de contestation, et verrouiller les échanges. Même dans l’accompagnement annoncé par le cabinet Alixio, cellule psychologique, le reclassement semble plus conçu pour lisser la communication que pour répondre aux besoins réels des personnes concernées.
Dans le détail, Info’Com-CGT conteste la vision économique très floue de la direction. Les données présentées manquent de transparence : la perte nette de 132 000 € entre 2023 et 2024 est avancée sans analyse approfondie par secteur ou client, et les effets des délocalisations passées sont tout simplement passés sous silence. L’organisation dite « client centric » est censée améliorer la productivité, mais elle risque surtout de casser les collectifs de travail, d’isoler les salarié·es et d’intensifier les pressions managériales.
Le volet conditions de travail ne rassure pas davantage. Aucune évaluation sérieuse n’a été produite sur les impacts organisationnels de la réorganisation. L’idée d’un télétravail total à Bordeaux est évoquée sans aucun plan structuré. Les mesures de prévention des risques psychosociaux restent symboliques, alors même que les équipes sont déjà fragilisées par les incertitudes. L’outil de scoring prévu pour trier les salarié·es remplace le dialogue, et l’exclusion du volontariat ajoute à l’opacité du processus.
Face à cette stratégie, Info’Com-CGT exprime une position claire. Le projet de Prodigious ne tient pas compte des compétences internes, de la richesse collective ni du rôle structurant de certaines fonctions aujourd’hui jugées secondaires. Il s’inscrit dans une logique de court terme où la rentabilité prime sur la responsabilité sociale.
Les points principaux relevés par Info’Com-CGT sont :
Face à cette situation, Info’Com-CGT demande :
Dans ce contexte difficile, il est essentiel que les salarié·es disposent d’informations claires et fiables. Info’Com-CGT continue d’être un interlocuteur attentif et disponible pour répondre à leurs questions, éclairer les choix et défendre leurs droits.