CSE extra-ordinaire du 10 avril 2020

 Les élus du CSE de Publihebdos ont été invités par la direction ce 10 avril 2020 à une nouvelle réunion extraordinaire portant principalement sur la crise le chômage partiel dans l’entreprise.  
Activité de l’entreprise
 Comme toutes les entreprises de presse, les revenus publicitaires sont en chute libre depuis mi-mars, et les estimations de ventes au numéro pour les mois à venir ne sont guère optimistes. La direction espère un retour à la normal fin décembre. Ce scénario pessimiste doit être pondéré  : l’incertitude est de mise à tous les niveaux.  
Chômage partiel 
 Point de situation à Publihebdos : cette semaine 15 (du 6 au 12 avril), 9 salariés sont arrêtés pour garde d’enfants, 214 personnes sont en chômage technique partiel, et 121 en chômage technique total. 190 salariés travaillent toujours à 100%. Au total, 248 personnes sont en télétravail, 156 en présence sur leur lieu de travail habituel. Pour rappel, en semaine 13, 174 personnes étaient en télétravail, 11 en arrêt rémunéré garde d’enfants,147 personnes en chômage technique partiel, et 122 en chômage technique total.   
Quelle période ?
 Après avoir demandé initialement l’avis du CSE pour une première période de chômage partiel du 18 mars au 14 avril, la direction propose finalement de déposer une période de chômage partiel plus large, courant jusqu’au 30 juin 2020. Les élus Info’Com CGT s’en étonnent car le 17 mars, la direction était pressée de recueillir l’avis du CSE afin de déposer très vite son dossier à la Direccte, laissant peu de place à la réflexion. Or, le dossier n’est pas encore transmis à la Direccte et doit l’être au plus tard le 17 avril.  Cette première demande réactualisée prévoit donc une période de chômage partiel de deux mois et demie, la direction justifiant la complexité administrative de dépôt des dossiers liés à la configuration multi-site de Publihebdos.  Les élus Info’Com ont préféré s’abstenir sur cette question, compte tenu de la situation générale des entreprises en France, qui naviguent à vue aujourd’hui avec toutes les incertitudes liées à la crise sanitaire et à la reprise économique qui en découlera. La direction avance aussi à tâtons, et le reconnait volontiers.
  De plus, rien ne permet de garantir que l’Etat a l’intention de maintenir une indemnisation à hauteur de 84 % du salaire net comme actuellement. Les élus Info’Com CGT auraient préféré une période de chômage partiel limitée au 30 mai dans un premier temps, pour garder une concertation rapprochée avec la direction, en vue de reconduire une éventuelle période de reconduction pour le mois de juin, en fonction de l’évolution de la situation.   
Le salaire à 100% limité dans le temps
 La direction est revenue sur le terme de « mois glissant ». Elle avait en effet utilisé cette expression pour désigner la période durant laquelle elle offrait une compensation de perte de revenu des salariés (16 % en complémént des 84 % versés par l’Etat dans le cadre du chômage partiel). De l’aveu même de Francis Gaunand, ce terme était trompeur puisque l’entreprise a précisé que cette intervention ne durerait que jusqu’au 14 avril uniquement. Devant la confusion, la direction est revenue sur cette décision et annonce financer les salaires à 100% pour deux mois calendaires : mars et avril. Les salariés de Publihebdos en chômage partiel sont donc assurés de ne subir aucune perte de salaire jusqu’au 30 avril prochain. Un compomis plus favorable aux salariés et donc salué par Info’Com-CGT.   
RTT et CP
 Quid des RTT posées par les journalistes à la demande des éditeurs à partir du 15 avril, en vue d’abaisser les compteurs selon le souhait de la direction, et pour ne pas perdre de salaire selon les salariés ? La direction assure que les congés et RTT posés ne peuvent être annulés ou reportés. Mais si demain l’entreprise choisit d’imposer 10 RTT (comme les décrets de la loi d’urgence sanitaire le permettent), les RTT déjà posées seront prises en compte. Rappelons que les CP ne peuvent être imposés par la direction, à défaut d’accord de branche ou d’accord collectif avec les syndicats dans l’entreprise, ce qui est le cas à Publihebdos. Néanmoins, la direction en appelle toujours à « la responsabilité de chacun » pour compter sur des effectifs à la reprise d’activité.   
Surcharge de travail
 Attention aux employés qui travailleraient en heures de modulation. Le chômage partiel dans un service ne doit pas induire plus de travail pour les salariés qui sont toujours à 100%. En cette période d’activité générale réduite, les heures de modulation ou les journées à rallonge pour les salariés en forfait jours par exemple doivent rester exceptionnelles. Dans le cas contraire, les élus Info’Com se feront le relais d’information de ces dysfonctionnement auprès de la direction, alertée sur cette question (ce qui ne semble pourtant pas être le cas de tous les éditeurs).   
Point sanitaire dans l’entreprise
 A la connaissance de la direction, cinq salariés de l’entreprise font l’objet d’un suivi médical en rapport avec le covid-19, sans situation grave déclarée à ce jour. La direction songe à une sortie de confinement et recense actuellement les postes de travail au contact du public en vue d’équiper les bureaux d’accueil de plexiglass. 16 000 masques jetables ont été commandés pour l’ensemble des salariés, de quoi couvrir deux semaines de travail, en attendant de pouvoir recourir potentiellement à l’utilisation de masques en tissu. Les stocks d’Hexomédine (solution antiseptique) ne sont pas encore épuisés  et l’entreprise devrait recevoir prochainement des gels hydro-alcooliques sur les différents sites.
  
Questions diverses
  • Editions départementales
51 titres sont concernés par des regroupements de parution, soit 16 éditions. La logique d’organisation prévoit que le titre référent (dit « coordinateur »  de l’ensemble) est celui qui boucle habituellement en premier. Interrogé sur la question, la direction a bien précisé que la hiérarchie éditoriale des sujets départementaux étaient issues d’une concertation entre les différentes rédactions. Ces éditions vont-elles durer ? « Nous pouvons l’imaginer », a répondu la direction. « Il est difficile de dire aujourd’hui quand et comment nous reprendrons un rythme normal de parution ».  
  • Chèques vacances
Ils seront quand même d’actualité cette année, mais ne pourront pas être réceptionnés par les salariés avant cet été. La question devrait être étudiée d’ici la prochaine réunion de CSE attendu « sous une quinzaine », si la direction financière de l’entreprise veut bien envoyer les données chiffrées au CSE pour le calcul du budget qu’il sera possible d’y consacrer cette année.