de la moitié des journalistes de Publihebdos. Des disparités salariales importantes existent en fonction des zones géographiques : les Bretons sont en moyenne mieux payés que les salariés résidant en région parisienne. Des écarts de traitement existent par ailleurs entre les salariés du groupe, avec des primes sur objectifs et/ou de résultats pratiquées en fonction des zones éditeurs. À quand une harmonisation salariale dans l’entreprise ? De quoi décourager aussi les journalistes les plus expérimentés : la rupture conventionnelle est le deuxième motif de départ de l’entreprise après les retraites. Chez les journalistes, ce taux est de 11 % sur les cinq dernières années, et concerne davantage des salariés qui ont de l’ancienneté.
Chez les employés et les employés PAO, Publihebdos ne compense plus les départs en retraite. Les recrutements sont au point mort. Le nombre de ces salariés ne cesse de chuter : entre 2015 et 2021, la part des employés PAO dans les effectifs totaux passe de 20 % à 15 % ; de 17 % à 14 % pour les employés. Rien n’est fait pour les retenir : le taux moyen de démission chez les employés est de 9 % sur les cinq dernières années… Leur employabilité ne semble pas être la priorité de Publihebdos : les plans de formation les concernent très peu (5 % des formations métier en 2021 leur étaient destinées) ; et quand celles-ci se déroulaient, elles concernaient les nouveaux logiciels de l’entreprise (Alice, Melody, Aloha). Des compétences techniques qui restent incontournables pour pouvoir occuper son poste. L’absence de GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels), demandée à plusieurs reprises par les représentants des salariés, est préjudiciable pour les possibles reconversions des salariés ; alors qu’en parallèle, les journalistes dans les rédactions, toujours plus sollicités par des tâches liées au web, auraient grand besoin d’être soulagés par la création de postes de community managers, de secrétaires de rédaction web, de relecture… À quand des passerelles métiers entre les ateliers et le travail des journalistes sur internet réclamées par les élus du CSE depuis des années déjà ?
Publihebdos, et sa marque Actu.fr, est décrédibilisée. Malgré les nombreuses alertes du CSE, notamment celle pour un risque grave confirmé chez les journalistes d’Actu.fr, en juin 2022, la politique sociale ne change pas. Les salaires sont au rabais et stagnent au fil des années ; les savoir-faire ne sont pas reconnus ; les évolutions de carrières sont difficiles… La politique sociale de Publihebdos est toujours la cinquième roue du carrosse, alors que les salariés demandent à juste titre un peu plus de considération, de reconnaissance, d’accompagnement, un vrai plan de carrière, de meilleures rémunérations pour pouvoir vivre décemment de leur métier.