LE 8 MARS EST LA JOURNÉE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES

Le 8 mars est la journée de lutte pour les droits des femmes, elle trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle pour des meilleures conditions de travail et le droit de vote.

En 2017, cette journée prend une tournure plus militante : 50 pays dans le monde lancent une grève internationale des femmes.

Pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars 2020, les femmes du monde entier se lèvent et se révoltent pour dénoncer la domination et l’exploitation et remettre en cause le patriarcat.

 


 

Elles se mobilisent en masse depuis des décennies, c’était le cas encore le 23 novembre 2019 dernier pour exiger une société sans violences sexistes et sexuelles.

En France, elles sont en lutte, en grève, en manifestation depuis le 5 décembre pour exiger le retrait de la réforme des retraites.

Parce que les femmes seront les grandes perdantes…

Édouard Philippe l’a dit : « les femmes seront les grandes gagnantes de la réforme des retraites ». Aucun chiffre, aucune simulation pour le démontrer l’étude d’impact du projet de loi retraite ne comporte aucun cas type de femmes, aucune évaluation de l’impact de la réforme des droits familiaux alors que 9 femmes sur 10 sont mères de famille. Dans la version de travail du gouvernement, ils ont été retirés de l’étude d’impact au dernier moment car trop défavorables aux femmes ! Cette réforme tirerait vers le bas les droits de l’ensemble des salariés·e·s, mais elle serait particulièrement défavorable aux femmes pour plusieurs raisons.

1/ La prise en compte de toute la carrière au lieu des 25 dernières années et des 6 derniers mois dans le public. Les périodes de temps partiel, d’interruption pour charges familiales ou de chômage ne pourraient plus être neutralisées et feraient baisser le montant des pensions.

Rappelons qu’à la naissance d’un enfant : 1 femme sur 2 (et 1 homme sur 9) arrête ou limite son activité, et que 80 % des salariés·e·s à temps partiel sont des femmes ! Pour s’en faire une idée, il suffit de regarder les écarts de pension femmes/ hommes dans les retraites complémentaires Agirc-Arrco qui prennent déjà en compte toutes les années. À l’Agirc, les écarts sont de 60 % entre les femmes et les hommes  !

2/ Le report indéfini de l’âge de la retraite. Ce serait défavorable pour tout le monde, mais plus particulièrement pour les femmes, qui ont déjà des carrières plus courtes : 40 % des femmes et 32 % des hommes partent aujourd’hui avec une carrière incomplète.

Le temps d’activité professionnelle des femmes est encore très différent de celui des hommes : ce sont elles qui s’arrêtent ou limitent leur activité pour élever les enfants ou s’occuper des personnes dépendantes. Une réforme féministe devrait au contraire réduire le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper des enfants.

Le gouvernement supprimerait : La Majoration de Durée d’Assurance (MDA), qui permet aux mères de valider 2 ans de cotisations par enfant dans le privé et 1 an dans le public. Ce dispositif permet à la fois de valider des années et d’améliorer considérablement le montant de la pension en partant avec une carrière complète.

La majoration de pension de 10 % pour le père et la mère des familles de 3 enfants ou plus. À la place, une majoration de pension de 5 % par enfant serait attribuée, mais pour l’un des deux conjoints·e·s au choix. Toutes les projections démontrent que cela pénaliserait la majorité des mères, même si c’était elles qui percevaient la majoration. Celle-ci peut de surcroît être partagée entre les parents. Pour les parents de famille de 3 enfants, le gouvernement a été contraint d’annoncer une augmentation de 2 % de ces droits, soit une majoration de 7 % au 3e enfant à choisir entre les deux parents au lieu de 10 % aujourd’hui pour chacun. Ces droits seraient financés par l’impôt alors qu’ils le sont aujourd’hui par les cotisations. Ils pourraient donc être remis en cause à tout moment, et surtout, pour les cadres et professions intermédiaires, placés sous conditions de ressources et plafonnés.

À noter, le montant de ces bonifications ne figure pas dans le projet de loi, mais seulement dans l’exposé des motifs. La définition des pourcentages est renvoyée à des décrets, qui seront pris unilatéralement par le gouvernement. Cela permet au gouvernement de modifier discrètement et quand il le souhaite ces majorations pour enfants, sans même passer par le Parlement  !

 


Le 8 Mars, nous seront les grandes gagnantes : 

  • Nous brisons le silence et nous dénonçons les violences. 
  • Nous refusons la dévalorisation du travail des femmes, travail salarié, précaire, et travail invisible domestique quotidien. 
  • Nous refusons toute discrimination liée au genre, à l’origine ou à l’orientation sexuelle. 
  • Nous refusons que les jeunes soient livrées à la précarité. 

 

Le 8 mars, ensemble portons le mot d’ordre international de grève féministe. On arrête toutes !

  • Pour exiger une égale répartition du travail domestique et de soin entre les femmes et les hommes. 
  • Pour libérer les femmes du travail précaire et décalé auquel elles sont trop souvent assignées.
  • Pour en finir avec des modes de consommations sexistes et destructeurs de la planète. 
  • • Pour défendre le droit à l’avortement contre les attaques constantes
    dont il est l’objet.
  • Pour dénoncer la casse des services publics dont nous sommes les premières à faire les frais.

Le week end du 8 mars, multiplions les actions et organisons la marche des grandes gagnantes sur tout le territoire. Toutes les travailleuses, ouvrières, employées, cadres, étudiantes, indépendantes, artistes, avocates, retraitées…, Venez défiler ! Dénonçons partout les inégalités de salaires et de pensions, exigeons l’égalité professionnelle. 

Les femmes partout dans le monde se lèvent et luttent pour l’égalité et leur émancipation, soyons les grandes gagnantes ce 8 mars !